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Le coin des orchidées
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  • Ce blog est un recueil d'expériences concernant la culture des orchidées, l'observations des orchidées françaises et exotiques in situ. Vos retours d'expériences, observations ou commentaires y sont les bienvenus
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16 avril 2016

Les bases de l’hydroculture

Ce qui suit est une traduction littérale d'un article de M Ray Barkalow (firstrays.com)

 

 "La plupart des cultivateurs d'orchidées expérimentés reconnaissent que les orchidées poussent de manière "hydroponique" dans la nature, le substrat n'étant là que pour faire office de support, et n'offrant que peu, voire pas du tout, d'éléments nutritifs. (...)  J'ai expérimenté pendant des années pour tenter de trouver une technique qui fournit à la plante les meilleures conditions possibles, et le minimum de  travail pour le cultivateur.  Ce qui suit énonce les bases de l'hydroponie passive, et fournit plus de détails dans d'autres rubriques.

Je cultive presque toutes les plantes de ma collection personnelle dans des pots d’hydroculture individuels, en utilisant les billes d'argile PrimAgra®. C’est ce à quoi je fais référence en utilisant le terme “méthode semi-hydroponique”. Ne vous laissez pas intimider par ce terme : c’est seulement celui que j’utilise pour différencier la méthode de toutes les autres.

En guise de contenant, j’utilise des pots en plastique faits maison, mais j’ai utilisé par le passé des seaux de peinture, des contenants alimentaires, des poubelles etc., avec un fond sans trou. J’ai même utilisé des glacières en polystyrène. J’ai fait dans ces pots deux ou trois trous de 7 mm sur les côtés du pot, à environ 2,5 cm du fond. Le pourquoi de ce design est décrit ci-après.

crédits photos : First Rays Orchids, www.firstrays.com

Le substrat est un autre élément-clé de la méthode : il doit être inerte et imputrescible, relativement uniforme en termes de taille des particules pour fournir une aération maximale, et doit posséder de bonnes propriétés capillaires (capacité à faire monter l’eau naturellement vers le haut), pour qu’il reste uniformément humide. J’ai commencé avec ce type de culture avec un substrat fait maison, à base de pierre volcanique et de charbon (mélange 50-50). Bien que ce substrat aie une durée de vie relativement longue, il n’était pas réutilisable et les racines finissaient par le fractionner en petit morceaux, limitant la circulation de l’air dans le pot. Après pas mal d’essais, je me suis arrêté sur les billes d’argile, qui peuvent être réutilisées à l’infini.

L’empotage est très similaire à celui réalisé avec d’autres substrats, mais au lieu de le tasser autour des racines, on préférera secouer doucement le pot pour que les billes comblent délicatement les espaces entre les racines. Empotez la plante à la profondeur habituelle. Laissez tremper le substrat une nuit entière dans l'eau avant d’empoter. On peut ajouter un peu d’engrais à cette étape pour faciliter la croissance.

Note sur la taille des billes : La plupart des agrégats d’argile sont disponibles dans des calibres fins ou plus grossiers. Nous recommandons le calibre grossier pour toutes les plantes, sous peine de voir les racines pourrir rapidement. Ne vous inquiétez pas du fait d’utiliser un substrat grossier pour des plantes à racines fines, car il semble qu’elles s’y adaptent plutôt bien : c’est un substrat humide et aéré qu’elles adorent.

La fréquence d’arrosage va varier avec la dynamique de croissance des plantes et les conditions de culture, et peut varier selon les saisons. En fait, une fois la plante bien établie, elle ne peut littéralement pas être sur-arrosée, et rincer régulièrement le pot et son contenu à grande eau élimine les débris organiques produits par la plante et restaure la chimie du pot à son optimum. C’est donc un avantage. Essayez au minimum d’arroser avant que le pot ne sèche. Nous recommandons d’engraisser la plante en diluant de l’engrais dans la solution à chaque arrosage. Toutes nos plantes sont nourries avec un engrais* dosé à 30-50 ppm d’azote, et nous avons tendance à arroser très souvent. Remarquez que la plante n’est pas arrosée constamment. C’est pourquoi la méthode est dite “semi”-hydroponique (et non hydroponique).

La technique d’arrosage dépend du type de pot utilisé : si vous utilisez un de nos pots, remplissez le à ras bord. Cela sature le substrat, puis l’eau s’écoule jusqu’à ce que le niveau atteigne celui des trous en bas du pot, laissant le substrat très aéré, ainsi qu’un réservoir de solution pour le garder humide par capillarité. Si vous utilisez un pot à réservoir d’eau équipé d’une jauge, nous nous sommes aperçus qu’il vaut mieux arrêter d’arroser dès que la jauge décolle du fond.

[ndt : si vous utilisez un pot "normal" avec un cache pot en guise de réserve, vous pouvez créer un repère à 2,5 - 3 cm de hauteur dans le cache pot et le remplir de solution nutritive jusqu'à ce repère. Si vous utilisez cette méthode, renouvelez totalement la solution nutritive (une fois par mois environ) et rincez régulièrement tout le pot sous le robinet pour éliminer l'excès de sels minéraux apporté par les engrais, qui brûlerait les racines.) 

Les Paphiopedilum sont les premières plantes que j’ai soumises à mes tests. Et ils ont si bien réagi que nous avons été encouragés à essayer avec d’autres genres. J’ai fait des test pendant plus de vingt ans, et j’ai appris que ce n’est pas vraiment la plante qui fait le succès de la méthode, mais la façon dont vous la plantez et l’adéquation de vos autres paramètres de culture avec les besoins de la plante. Il y a des gens qui font pousser avec succès des plantes que j’ai toujours tuées, et d’autre que je fais pousser alors que très peu y arrivent…

Pour ceux d’entre vous qui ont tendance à choisir des pots trop gros, cette méthode peut vous offrir un réel “plus”, car il apparaît que les plantes se satisfont très bien d’un pot trop grand. Par exemple, j’ai rempoté il y a plusieurs années un Oncidium Sharry Baby “Sweet fragrance” depuis un pot de 8 cm vers un pot de 30 cm, et il a fleuri de manière très régulière depuis. En Septembre 1997, il m’a fait 4 hampes et plus de 300 fleurs ! En le ramenant de la maison vers la serre, je l’ai fait tomber, et ai brisé le pot. A ma grande surprise, les 30 cm par 35 cm de haut du pot étaient entièrement colonisés par les racines !

 Je sais qu’il n’y a pas de “méthode universelle de culture”, parfait pour tout amateur, ou tous les genres, mais je crois que la méthode de semi-hydroponie s’en approche bien. Quand j’utilise les billes d’argile et la solution nutritive décrite précédemment, j’observe les points suivants :

  • il y a toujours une source d’humidité et de nutriments disponibles pour la plante, supprimant le stress lié à un arrosage intermittent ou déficient ;

  • on ne peut pas sur-arroser, le design des pots n’autorisant qu’un niveau maximal d’eau et que le substrat contrôle la distribution dans le pot ;

  • la pourriture des racines et théoriquement impossible, puisque le substrat reste très aéré, et que les trous dans le pot autorisent les échanges d’air et non saturée de dioxyde de carbone ;

  • il n’y a pas d’excès de sels, en lien avec la structure du substrat et l’action de rinçage de la solution nutritive, très diluée."

*NdT : Suite à une expérience personnelle relativement désagréable, je recommande vivement d'utilisation d'un engrais chimique, et non organique, sous peine de voir se développer une flore bactérienne indésirable venant dégrader la matière organique, et de devoir subir des odeurs d'oeuf pourri relativement atroces !

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